un petit bout d'histoire

les amours abandonnées, il n'y a plus rien de beau. plus rien d'intact et elle ne veut jamais avoir à bercer un enfant tout contre son sein étranger, étranger car elle ne connaît rien de son propre sang, rien de sa propre vie et qu'elle craint secrètement de porte en son coeur des malédictions d'autrefois. elle a fermé des yeux sur ce qu'elle n'arrivait pas à percevoir, a effacé son passé pour oublier la douleur de ne plus avoir de bras, de ne plus avoir d'épiderme à gratter convulsivement et d'être devenue un être amorphe, sans identité.
daisy n'avait plus rien à quoi se raccrocher, à huit ans. et ce n'est pas si tragique, à cet âge, on ne soupèse pas encore bien l'absence, on se forge dans les cris du manque et la timidité de la question.
"quand est-ce que je pourrais revoir maman..?"
et personne ne répond, car tout le monde a l'esprit lourd du remord et de la culpabilité de voir plein de morveux geindre entre eux, et se réconforter en se blottissant les uns contre les autres tout naturellement. elle a appris vite à se taire, appris vite à faire semblant de ne pas comprendre tout ce qui tramait, et pourquoi on l'avait arrachée elle - et parfois des plus jeunes même. elle conserve son éclat juvénile - elle sait elle sait déjà que l'innocence d'autrui conforte dans la leur ! elle sait qu'ainsi elle permettrait à d'autres enfants de se fondre dans la douceur et l'idée même que c'était facile, même sans papa et maman - car elle était là, et qu'il n'y avait besoin plus qu'elle. que les grandes personnes ne servent à rien et que leurs yeux qui disaient qu'ils sont tous des dangers ne valent plus rien.

alors elle s'est promis, elle s'est promis de ne jamais donner naissance à un rejeton, car il y en a déjà tant à nourrir d'affection, tant à chérir de ses bras. elle méprise profondément sa propre chair, d'une condescendance viscérale d'ailleurs trop froide pour être anodine, et ne veut donc rien en tirer. daisy a abandonné la valeur sacrée de l'union génitrice tout en s'auto-proclamant mère de tous les enfants dévorés vivants par leur propre magie.

la personne ou l'objet qui t'est le plus cher

c'est un peu compliqué à cet âge-ci de prendre de très grandes décisions comme notre chose préférée ou de mettre un individu sur un piédestal parmi tant d'autres ; daisy ne saurait pas faire le choix. ni entre l'un, ni entre l'autre. et puis il y a aussi la déception de si c'est le nom d'un-e proche qui sort d'entre ses lèvres que ce ne soit pas réciproque. alors disons une de ses tasses qu'elle a depuis ses huit ans et qu'elle utilise toujours sans l'avoir cassée.

ta pensée heureuse

rattachée au monde des moldus qu'elle chérit intimement, c'est une sortie de zoo avec ses deux parents adoptifs qui lui ravive l'envie de vivre des plaisirs simples sans trop se prendre la tête. courir entre les allées, s'approcher des grillages pour y voir les plumes des oiseaux multicolores, c'est un souvenir décidément charmant et sans trop de fioritures.

ta matière préférée

"les adolescents ce fléau" pour apprendre à dompter les plus réticent-es. dans le cadre de devenir enseignante plus tard il lui est nécessaire d'apprécier une telle matière car ce ne sont que les prémices de sa future réalité. l'aspect psychologique lui plaît plutôt bien.

daisy est ce qu'on peut appeler une excellente élève qui s'assure de ne faillir dans aucune matière. Jamais en dessous de A, très souvent des O tout le long de sa scolarité, elle s'arpente tranquillement, jongle entre les notions et tout grâce au travail effectué après les cours et son écoute très attentive en classe. elle enchaîne option sur option pour se faire un dossier en béton pour la suite, sacrifiant temps libre et amusement. relativement discrète en cours, elle ne lève jamais la main pour donner les réponses (mis à part dans les matières impliquant le monde moldu) mais ne rechigne pas à être interrogée. l'élève parfaite si un cours a été raté, bien qu'elle n'aime pas donner les résultats sans faire réfléchir la personne en place.

ce que tu faisais le 04/04/07

assise à même le sol du salon devant sa mère assise sur le canapé et son père derrière, debout. torchon encore en main d'une fin de vaisselle, regards hébétés et ahuris plantés dans l'écran. pas beaucoup de mots et des certitudes. "ça va aller. on est en sécurité."
ils n'avaient visiblement rien à craindre.

ce que tu penses du conflit moldus/monde sorcier

elle comprend les moldu-es et leur choix de séparer les deux univers. hait cordialement les sorcier-es car ce sont de leur faute et qu'iels maîtrisaient mieux leur monde, tout cela ne serait pas arrivé. elle n'en veut pas particulièrement à ses anciens parents et si ce sont son épouvantard, c'est pour symboliser ce qu'elle ne pourra plus jamais ravoir si le monde reste tel quel.
si un conflit plus sérieux éclate, elle se rangera du côté des moldu-es.