Ben, c'est ce mec un peu chelou que t'as forcément déjà croisé au détour d'un couloir. Comme tous les autres éleves de Poudlard, tu t'es arrêté et l'a dévisagé. Pas qu'il était spécial pour un gallion pourtant : les mains dans sa robe de sorcier, les épaules tombantes et cet air renfrogné si typique des ados de son âge. Mais un détail à retenu toute ton attention ce jour là - bien visé sur son crâne, un casque.

Inutile. Absurde. Et pourtant ?

Pendant une seconde, t'as douté... Tu t'es p'tet dit "wesh c'est qui ce génie, comment qu'il fait ?"

Un casque à Poudlard c'est pas banal... Il y en a toujours quelques-uns qui traînent en début d'année, des produits moldus qui fascinent et intriguent les nés sorciers... Mais la magie environnante finit bien vite par griller leurs circuits. Et quand c'est pas le cas (rarement, voire jamais), bien tous ses trucs finissent par s'éteindre naturellement... Personne ne fournit de pile ou d'électricité à Poudlard.

Et pourtant... Il y a Ben. Ben et son casque. Inséparables meilleurs amis... Bien vite t'apprends, de la bouche des autres :

"Non mais wallah crois pas, son casque y marche pas hein !"

Et tu comprends alors (ou plus tard, si t'es un peu lent) : ce ridicule morceau de technologie moldue décédée, c'est qu'un bouclier. Parce-que Ben... Il parle pas trop aux autres, il est là, dans son coin. À faire semblant d'écouter une musique qu'il entend pas (j'te jures des fois, il tape du pied), à observer d'un oeil en bias les autres et parfois à griffonner sur de vieux parchemins.

Il est comme ça Ben : calme. Silencieux. Tranquille. C'est pas le genre à faire des vagues, à parler fort ou même à tomber amoureux. C'est pas le rebelle, pas le héros de l'histoire... Lui c'est un figurant, un mec sur le côté et on prend même pas la peine de lui parler.

Et ça lui va bien comme ça.

Parce-qu'il recherche pas la compagnie ou la gloire, notre Ben. Lui ce qu'il veut, c'est se préparer... À quoi ? A tout. Au pire. Il sait bien que le soleil ne brille que pour quelques-heures et qu'après ça vient la nuit. Froide et effrayante. Et pour l'avoir vécu une fois... Il est conscient d'être né sans armes dans une vie qui ne demande qu'à le malmener.

Alors, un peu parano, un peu défaitiste : notre Ben, s'entraîne. Il veut devenir plus fort, plus résistant : être capable de se lever contre une injustice, être capable de se battre et de mener les peuples. Ben aimerait marcher dans les pas gigantesque de son père... Mais il n'est en rien comme lui. C'est à peine si il sait vraiment comment est son père.

Pas peureux en tout cas -  Ben l'est.

Il a peur de tout : de son reflet, de son ombre, des autres... Il est terrifié à l'idée de pas mériter son nom de famille en ne faisant pas ce qu'il faut, mais est horrifié à l'idée de le faire... Bien trop de risques qu'il finisse comme papa. Alors, l'ado paumé qu'il est avance dans la vie comme il peut : comme perpétuellement marchant sur des oeufs.

Alors quand tu l'alpagues au détour de ce couloir, quand tu demandes pour ce casque : Ben bégaye un peu, détourne le regard. Il aimerait te répondre, sincèrement. Te dire que c'est parce-qu'il se sent bien trop seul, qu'il est bien trop malheureux, que ses parents lui manquent. Mais il est pas comme ça.  Ce serait facile pourtant : parler de ses malheurs, s'ouvrir, se libérer de ce poids qui s'enfonce dans ses entrailles... Mais il veut pas te déranger : alors au mieux, il te lâche un sourire timide et te répondra "c'est pour le style" avant de continuer son chemin sans plus jamais t'adresser la parole ou au pire, il te balancera un "pas tes affaires" avant de continuer son chemin sans plus jamais t'adresser la parole.

Une chance sur deux.
Comme deux facettes d'un seul et même gallion.

Car le vrai Ben est comme ça : sympathique, ouvert, une envie constante de rire et de danser. Ça pourrait être ce gars solaire entouré d'amis, celui qu'on admire et qu'on jalouse un peu, sans jamais le haïr parce-qu'il est bien trop sympa. Ce genre de gars qui t'aide à faire des devoirs, fais traverser la route à une mamie et prend cinq minutes pour s'occuper de cette vielle goule qui se ratatine dans sa mare de boue. Un vrai boy scout.

Enfin, le vrai Ben aurait pu être comme ça... Car l'aigreur, l'injustice et le malheur l'ont enfermé dans un personnage qui n'a rien à voir. Les mauvaises langues te le décriront comme arrogant - un premier de classe qui se sert de ses facilités en sortilèges informulés et en métamorphose pour crâner, un intello qui fréquente personne et se sent trop intello pour parler aux autres qui seraient pas assez intellos, ce genre d'intello quoi. Y croire ce serait donner du crédit à des ignorants... Car Ben n'a aucune facilité. Ben galère à mort. Il est nul. A le talent d'une huitre.

Mais parfois dans les huitres, on trouve des perles (:copyright:Ozias)

La perle de Ben c'est son abnégation, fruit d'une obsession elle-même issue de racontards d'enfants : Uagadou. Uagadou et son enseignement d'exeption. Uagadou et les années collégiales de son père - plus grand sorcier de son siècle, si vous demandez l'avis de Ben.  Uagadou et les animagus, Uagadou sans baguettes, Uagadou caché dans les nuages... Uagadou, son utopie personelle.

Petit britannique, fils d'immigrés qui n'a jamais connu l'école de ses rêves.
Alors, il la cherche... Partout... Entre chaque mots, de chaque bouquins.
Chaque nuit dans ses rêves, il attend une visite qui viendrait lui annoncer son admission.
Il se sent comme un moldu rêvant de magie - ou comme ses cracmols qui le dévisagent avec des regards mauvais.

Comme eux, il n'est pas vraiment à sa place...

En vrac ~
Introverti - renfrogné - timide - peureux/lâche - paranoïaque - défaitiste - sage - à un grand sens moral - déteste l'injustice - écrasé par le poids de son nom - très habille avec les sortilèges informulés et la métamorphose - nul sur un balai car peur du vide - visage expressif - très à l'aise avec les animaux et créatures - passionné et obsédé par la magie d'origine africaine - mal dans sa peau... etc.

Si à Poufsouffle vous allez, comme eux vous serez juste et loyal. Ceux de Poufsouffle aiment travailler et leur patience est proverbiale. Poufsouffle avait le goût du travail acharné, tout ceux de sa maison devait le partager. Poufsouffle disait qu'il voulait l'équité, ainsi tous ses élèves se trouvaient à égalité. Ainsi le choixpeau a décidé que vous possédiez suffisamment de patience et de loyauté, un tant soit peu de persévérance et un sens inné de la justice alors il hurle pour vous, fort et clair, le nom d'Helga.