❝ la personne ou l'objet le plus chersi ce n'était pas aussi hors de portée, il aurait dit sa mère. maintenant, il n'a plus qu'une vieille photo,
moldue, de celles qui ne bougent pas, pour se souvenir de son visage et des moments passés avec elle.
❝ pensée heureusesa mémoire commence à lui faire défaut après plus d'une décennie, mais un week-end de camping avec sa famille, à crapahuter sans avoir à se soucier de quoi que ce soit.
❝ matière préféréepour quelqu'un d'aussi énergique que lui, ça peut sembler ridicule, mais c'est l'histoire de la magie. quand elle faisait toujours partie de ses cours obligatoires, il y trouvait quelque chose de fascinant, à découvrir tout un nouveau monde. même s'il est teinté de préjugés qu'il ne comprend pas nécessairement. les histoires de statut de sang, le registre des familles "pures", ça le dépasse complètement.
dans son cursus actuel, il porte une affection toute particulière pour ce qui touche la défense ; pour lui, pour les autres. surtout pour les autres.
❝ ce fameux jour d'avrilil avait la chance de ne pas vivre près de dublin lors du drame, mais il a vu le bulletin d'informations qui diffusait en direct les évènements. et il doute pouvoir oublier les géants qui terrorisaient la ville, ni le kelpy qui avait happé les malheureux qui voguaient sur la liffey.
❝ avis sur le conflitil ne peut plus voir sa mère, on l'a arraché à son ancienne vie et pendant les onze premières années de sa vie, il croyait être un né-moldu. alors le conflit, il l'a franchement un peu dans le cul. neil est conscient des enjeux pour les deux partis, il sait que la peur des moldus est justifiée, mais il trouve injuste la haine qu'ils portent envers les sorciers. il aurait aimé que les choses se passent comme avant, quand le monde magique n'était encore qu'un secret jalousement gardé.
❝ un brin d'histoireI. il ne sait pas qui sont ces gens qui ont soudainement débarqué, apparus dans un crac sonore, alors qu'il n'y avait qu'eux deux dans leur petite maison de banlieue tranquille. ce qu'il sait par contre, c'est qu'on le retient, que dans sa gorge s'abîment ses questions puis ses cris. car ils parlent d'oubli, de souvenirs, et il ne comprend pas. neil veut savoir ce qu'ils veulent faire à sa mère dont le regard paniqué s'oriente vers lui, puis vers eux. un homme lève un bout de bois, dit quelque chose et quand il sanglote le nom de sa maman, elle le regarde avec incompréhension.
II. il les aime bien, les isley, mais ce n'est pas sa maman, ce n'est pas non plus les soirées passées à observer les étoiles. ici, on ne peut pas sortir de nuit, mais il le fait malgré tout — il veut souffler, voir autre chose que les murs de sa chambre. par-dessus tout ça, il veut voir le ciel, retrouver un semblant de normalité dans son petit monde chamboulé, et dans son esprit de gamin de neuf ans, rien ne peut arriver. donc il s'enfonce dans le boisé, les yeux perdus dans les constellations qui brillent dans le noir d'encre, ne fait pas attention aux craquements et aux bruits de la forêt, c'est normal après tout. c'est vivant, une forêt. le hurlement qui déchire la nuit, lui, ne l'est pas.
III. neil regrette sa stupidité, ça se traduit dans sa façon de graviter autour de blair, à l'observer silencieusement, la tête profondément enfoncée entre ses épaules quand il croise son regard. ou encore quand il porte une main à son épaule, fixant l'endroit où se trouve la même marque sur le corps de sa soeur de coeur. s'il n'avait pas eu la brillante idée de sortir, ils seraient normaux. ou du moins, aussi normaux qu'une cracmolle et qu'un né-moldu peuvent l'être dans un monde qui ne souhaitent ni de l'un, ni de l'autre. et il se demande, ce que ça aurait été de ne pas connaître la magie.
IV. il tape doucement son index sur sa cuisse, écoutant les autres gamins qui l'accompagnent dans le train vers poudlard. ils discutent des cours, de leurs aspirations, de leurs espoirs et surtout, des maisons. une fois répartis, ses membres deviennent leur nouvelle famille de substitution, et il sourit, un peu. ils scandent louanges pour les courageux lions, vantent l'esprit affuté des aigles, applaudissent la loyauté des blaireaux, mais taisent l'ambition des serpents. ils n'ont que de mauvaises choses à la bouche, des on dits qui le suive jusqu'à ce qu'il prenne finalement place sur le tabouret dans la soirée. et quand le choixpeau se pose sur son crâne, que sa voix caverneuse s'exclame serpentard, une expression vide remplace la nervosité qui tordait les traits de son visage. oh.
V. il veut leur prouver à tous qu'ils ont tort sur son compte, qu'il peut accomplir de grandes choses, mais surtout, il veut rendre sa mère fière de lui quand il va remplir la demande pour renouer contact. il veut lui montrer qu'il est devenu quelqu'un et qu'il peut la protéger.